Première partie :

La réalité derrière la résolution créative et comment la définir de façon intelligente

Nous sommes au tout début de l’année. C’est le moment où nos résolutions sont fixées, notre motivation est au niveau maximum, nous décidons de repartir de zéro, nous sommes prêts à construire une base saine pour une année exceptionnelle.

C’est aussi le moment où certains parmi nous décident de prendre UNE résolution créative qui permet de changer de voie, voire changer de vie.

« Je me laisse un an pour devenir une peintre reconnue ! »

« D’ici la fin de l’année, je deviendrai compositeur professionnel ! »

« Cette année, je donne tout pour construire ma carrière d’actrice ! »

Chaque début d’année, j’entends (de façon publique ou secrète) ce type de résolution remplie d’espoir emportant le rêve de son ou sa propriétaire vers une nouvelle année prometteuse.

Pourtant, à chaque fin d’année, le constat est loin d’être explosif. La plupart de ces résolutions tombent à l’eau, et leur propriétaire continue leur train-train quotidien avec un objectif de vie non résolu.

Nous pouvons nous répéter encore et encore : « Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des expériences », pourtant, au moment où nous réalisons que LA grande résolution n’est toujours pas réalisée, nous ne pouvons pas empêcher le grand vide s’installer en nous.

Puisque cette résolution n’est pas seulement une case à cocher sur un To-do list.

Elle est une promesse à soi-même, un rêve, une éventuelle solution pour nous échapper de la réalité qui ne nous correspond plus.

Elle est l’opportunité pour prouver à soi-même et à notre entourage que nous avons des capacités, que nous sommes sérieux, que nous méritons cela.

Des fois, elle est même un pari : « Un an pour réaliser mon rêve ; et après un an, si rien ne débouche, j’accepte d’abandonner ».

C’est pour cela que nous nous sentons brisés quand le temps passe et nous nous rendons compte que notre résolution est en train de s’envoler après avoir dévoré notre estime de soi.

Je connais si bien ce phénomène, car j’étais la première à prendre ce genre de résolution, encore et encore, avec plus d’enjeux, plus d’espoir, plus de crainte, et moins de confiance à chaque fois !

• 2010, 16 ans, je me donnais un an pour préparer tout le bagage qu’il fallait afin d’entrer dans une université d’art et de devenir artiste
• 2013, 19 ans, je me donnais un an pour trouver une formation d’art à la sortie de mon IUT et commencer ma carrière d’artiste
• 2015, 21 ans, je me donnais un an pour arrêter les études d’ingénierie et devenir artiste
• 2018, 24 ans, je me donnais un an pour produire le plus d’œuvres possibles et devenir artiste

Pourtant, si vous avez suivi mon parcours, vous savez que je n’ai fait le grand saut qu’en 2021 ! A chaque fois, ce n’était pas par manque d’ambition, ou de discipline, ou de volonté que ma résolution passait à la trappe.

1^er grand problème : Ce type de résolution est en réalité un rêve qui attend d’être nourri avec BEAUCOUP de ressources.

Accomplir une résolution qui mène à un changement de vie est un processus qui nécessite du temps, de l’énergie, de l’argent.

Avez-vous défini où trouver toutes ces ressources ?

« Un an » peut paraître long, mais durant toute l’année, est-ce que vous n’avez que votre résolution à vous soucier, ou vous avez encore des obligations familiales, administratives, financières à respecter ?

Sur le plan budgétaire, chacun a ses propres dépenses qu’il ne peut pas éliminer (loyer, alimentaire, transport, santé, anniversaires, …) Après avoir enlevé cette somme, combien il reste pour votre résolution ?

Le même principe s’applique à votre temps et à votre énergie.

Pouvez-vous arrêter les révisions, les devoirs, les examens pour vous consacrer à votre grande résolution ? Pouvez-vous dire non à des projets de votre communauté ? Pouvez-vous modifier vos horaires de travail ? Pouvez-vous vous occuper moins de votre famille ? Pouvez-vous refuser les repas entre collègues le soir après le boulot ?

Et si nous prenons une minute pour répondre à la question : Pourquoi CETTE résolution à CE moment précis ?

Parce que la vingtaine s’approche, vous voyez que vos anciens camarades du lycée ont l’air épanoui dans leur projet créatif, tandis que vous vous sentez bloqués dans une réalité monotone ?

Parce que la trentaine s’approche et vous n’en pouvez plus de cette vie qui manque de sens ?

Parce que vous voulez tenter votre chance pour une fois ?

Parce qu’en ce moment-même, vous avez l’impression que tous ceux qui se lancent dans ce domaine obtiennent du succès, vous ne voulez donc pas laisser passer l’opportunité ?

Comme il s’agit de votre propre résolution, personne n’a le droit de juger sa raison. La question importante ici est « Pourquoi maintenant ? ». Est-il le bon moment de fixer cette résolution ? N’est-il pas plus judicieux de se libérer d’abord des obligations et des emprises pour dégager des ressources nécessaires avant de fixer une telle résolution ?

Fixer la résolution au 1^er janvier est courant, car ce passage à une nouvelle année nous inscrit dans une dimension universelle. Mais pourtant, rien ne change après une nuit entre le 31 décembre et le 1^er janvier ! Fixer LA grande résolution créative en juin ou en octobre (ou en janvier dans deux ans) ne fait pas perdre de la valeur à votre rêve.

Mais même si, d’un point vue objectif, vous vous sentez que c’est le bon moment pour fixer ce type de résolution, l’accomplissement reste difficile car nous ne pouvons pas ignorer le 2^ème problème…

2^ème problème : L’efficacité d’une résolution créative est subjective.

Déjà, tout ce qui est en lien avec la création est difficile à mesurer. De plus, nous avons tendance à nous dire : « Je me laisse un an et je verrai bien jusqu’où j’arriverai… »

Cependant, si vous n’avez pas défini quel résultat vous voulez obtenir, comment savez-vous dans quelle direction il faut aller ? Et puis, comment pouvez-vous déterminer si la résolution est accomplie ou pas ?

S.M.A.R.T. : L’intelligence dans la définition de résolution

En 1981, George Doran a défini 5 critères pour que votre objectif ait plus de chance de se réaliser :

Vous pouvez constater que la définition de ces 5 critères nécessite des données chiffrées.

Le grand piège réside dans le 3^ème problème…

(à suivre)

La deuxième partie de l’article, publié le 15 janvier 2022 : Le grand piège et l’obstacle ultime qui nous empêchent de changer de vie avec notre résolution créative

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