Tu Ha An - Illustration Onirique & Multiculturelle

Laura Hedon : une âme rêveuse pour les histoires, une mentalité d’entrepreneur pour le métier

Edité par Jo, ma complice & la marraine de mon chat terreur

Cet article fait partie de la série spéciale « Illustrateur.trice : le métier », où vous trouverez la réponse aux questions que vous m’avez posées le plus souvent sur ma profession.

Pour cette occasion exceptionnelle, j’ai invité les consœurs et confrères talentueux.ses pour nous apporter les points de vue réalistes, détaillés et sincères sur le métier d’illustrateur.trice.

Laura Hedon, illustratrice, autrice, raconteuse d’histoires jeunesse

Quand j’ai eu l’idée de faire cette série spéciale, Laura fut la première personne à qui j’ai pensé.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’interview réalisée avec Laura est mon premier échange en profondeur sur le métier que nous partageons.

Laura est une auteure-illustratrice française. Elle a le talent de créer des mondes imaginaires remplis de douceurs et de couleurs. Elle a sorti dix albums illustrés depuis 2017, en collaboration avec des maisons d’édition jeunesse. Ses ouvrages abordent les thèmes liés à l’environnement, l’écologie, le rapport de l’homme à la nature…

Source : Instagram de Laura Hedon

Si Laura arrive à parler de ces sujets avec autant de connaissance et délicatesse, c’est en partie grâce à ses études d’ingénieur dans le domaine de la biologie.

Alors, avez-vous remarqué la raison pour laquelle j’avais absolument envie de l’interviewer pour « Illustrateur.trice : le métier » ?

La similitude dans nos parcours (bifurcation dans le monde de l’illustration après l’obtention du diplôme d’ingénieur) et le fait que nous nous envoyons souvent des messages sur nos Instagram respectifs m’ont aidé à lui parler franchement durant l’interview. J’avais le même enthousiasme que quand je participais aux Comités annuels de sécurité ferroviaire dans mon ancien boulot, quand je rencontrais (enfin) les personnes qui connaissaient les mêmes bonheurs et traversaient les mêmes galères que moi.

Cet article contient toutes les réponses détaillées de Laura à vos questions. Mais c’est également un échange où vous trouverez mes partages et mon point de vue sur plusieurs sujets.

Meet the artist

L’illustratrice = l’artiste + l’entrepreneuse

La passion : la première raison

Tu Ha An (An) : Quand on parle de notre métier, j’entends souvent parler du cliché des artistes enfermés dans leur atelier, coupés de tout le monde pour rêvasser toute la journée… De quelle façon décrirais-tu ton activité d’illustratrice ?

Laura Hehon (Laura) : Des fois, on me disait : « Mais comment fais-tu pour créer sans être bourrée ou sans avoir fumé ? ». C’est n’importe quoi !

Je dirais que c’est d’abord un métier de passion. On s’investit énormément. On est en réflexion en permanence pour s’améliorer.

Après, c’est un métier très indépendant et parfois solitaire qui peut être difficile si on n’aime pas prendre des décisions par soi-même.

Et enfin, c’est un métier multi-casquette. Le métier d’illustratrice regroupe, évidemment, le dessin, mais aussi la gestion digitale (note : la numérisation des images, par exemple), la communication, les tâches administratives, la comptabilité…

Et comme c’est difficile de ne vivre que d’une seule activité, il est important de coupler avec d’autres activités annexes, par exemple des cours à animer, ou une boutique à tenir.

An : Qu’est-ce qui t’a amené à choisir ce métier de passion ?

Laura : Depuis toute petite, j’aime tout ce qui est image narrative. Je m’en suis rendu compte assez tard que c’était bien ce que je voulais faire.

Comme toi, j’ai fait des études qui n’ont pas grand-chose à voir avec le dessin. Et je ne me sentais pas bien. Il me manquait cette partie créative, et cette liberté, qu’on retrouve dans notre métier.

Du coup, je me suis lancée. Et finalement, je ne me vois pas faire autre chose.

Le courage et la chance

An : Les gens disent souvent que changer de voie est un choix courageux. Est-ce que tu trouves que t’étais courageuse ?

Laura : Je dois dire que j’ai eu de la chance : j’ai été aidée financièrement et j’ai eu le soutien moral de la part de ma famille pour mes débuts. On peut se retrouver à faire un boulot alimentaire en parallèle si on n’a pas de soutien financier, et ça peut être très laborieux de jongler entre plusieurs métiers.

Après, c’est vrai qu’il y a le côté courageux où, moralement, il faut toujours garder l’espoir et persévérer, même quand rien ne marche. Mais j’ai eu énormément de chance …

Et toi, comment as-tu fait la transition ?

An : Ma famille au Vietnam était contre mon idée de suivre cette voie artistique (par inquiétude et par manque d’information). Alors, j’ai fait des études et travaillé dans l’ingénierie, jusqu’au moment où j’ai réalisé que le dessin était vraiment la seule chose que je voulais faire.

Laura : Comme tu disais, c’est vrai que ma famille était aussi un peu réticente. Ils me disaient que je ne pourrais jamais en vivre. C’est quand même difficile d’aller contre ces idées-là…

An : C’est pour cela que, quand j’ai décidé de me lancer, j’ai constitué un cercle de proches, en-dehors de ma famille, pour avoir le soutien émotionnel. Ces gens croient en moi, même pendant les moments où j’ai des doutes. Je suis extrêmement reconnaissante.

Vu que j’ai pu avoir une rupture conventionnelle, j’avais les droits au chômage. Je me considère aussi comme chanceuse, car je sais que les allocations et les aides à la création d’entreprise n’existent pas dans tous les pays. J’ai été bien accompagnée.

Laura : C’est vrai qu’en France, nous sommes chanceux.ses d’avoir des aides pour tester et essayer de construire une profession basée sur ce qui nous plaît dans la vie.

Un métier multi-casquettes = Une organisation flexible et disciplinée

An : Tu disais que l’illustrateur.trice est un métier multi-casquettes. Combien de temps tu prends par semaine pour chaque rôle / activité ?

Laura : Globalement, c’est partagé entre le dessin, les tâches administratives et la communication sur les réseaux. Cependant, je n’ai pas de planning fixe.

Il y a des semaines où je vais beaucoup dessiner, surtout au début de projet, où il faut faire des recherches et réaliser des crayonnés. Et puis il y a des semaines en fin de projet, où je ne fais que numériser.

Les crayonnés de Laura pour un projet de livre. Source : Instagram de Laura Hedon

Pour les réseaux sociaux, j’essaie d’y consacrer une heure par jour, pour essayer d’être présente et d’échanger avec les gens.

Mais l’organisation reste très variable.

An : C’est le dessin qui représente la majorité de ton organisation ?

Laura : Oui, les projets d’illustration pour une maison d’édition, ou pour la boutique, sont globalement ce qui me prend le plus de temps dans la semaine.

Ça ne fait pas longtemps que je m’autorise également à dessiner des choses plus personnelles. Je trouve ça important, car ça permet de garder l’équilibre entre le professionnel et le personnel.

An : Et pour l’administratif ? Moi, je consacre systématiquement un jour par semaine pour les tâches comme la comptabilité, les devis, les factures, etc., parce que sinon, j’ai tendance à repousser à l’infini.

Laura : Je fais directement ces papiers dès que je fais un achat. Du coup je n’ai pas vraiment de jour dédié, sauf quand il faut faire un gros devis. Mais ça ne m’arrive pas souvent parce que je fonctionne beaucoup aux contrats, qui sont préalablement établis par les maisons d’édition.

La médaille d’une illustratrice

An : Quel est le meilleur retour que tu as eu depuis le début de ta carrière ?

Laura : Ce qui me fait le plus plaisir, c’est quand les mamans viennent me parler sur les réseaux pour me dire que leur enfant a adoré le livre. Ça me touche beaucoup. Pour moi, c’est ça, un livre réussi.

An : Quelle est ta plus grande fierté en lien avec ce métier ?

Laura : Quand un projet de livre en « auteur complet » est accepté, c’est-à-dire où je suis à la fois l’autrice et l’illustratrice. Je suis très contente.

An : Sur les dix livres que tu as sortis, combien en as-tu publié en tant qu’auteur complet ?

Laura: Trois.

An : Oh, le rêve !

Unikarb, un livre dont Laura est autrice complète. Source : Instagram de Laura Hedon

Laura : Je suis contente, mais ça ne veut pas dire que c’est gagné à tous les coups. Récemment, j’ai envoyé un projet et je n’ai pas de retour.

C’est toujours le même combat qu’il faut mener avec persévérance.

Le revers de la médaille

La tartine de m*rde

An : Beaucoup de gens pensent que notre métier est très glamour, vu qu’on vit de notre passion et qu’on est libre de notre journée…

Néanmoins, chaque métier a sa tartine de m*rde, d’après l’écrivaine Elizabeth Gilbert. Il s’agit de la face cachée, des contraintes, des difficultés que seuls ceux qui exercent le métier sont au courant. Pour toi, quelle est ta tartine de m*rde ?

Laura : C’est peut-être l’attente. Tu envoies, tu démarches, tu es toujours dans le doute. Tu peux attendre très longtemps avant d’avoir des retours, et parfois ce sont des retours négatifs.

Des fois, cette attente me plombe psychologiquement. Ce métier demande de toujours persévérer, de trouver la force de rebondir sur ses échecs.

An : Je trouve que notre confiance en soi est toujours testée, on va se confronter à plus de silences et à plus de refus que d’acceptations.

Et c’est facile de perdre la confiance en soi dans ce métier de passion, car l’esthétique d’un dessin reste un critère très subjectif.

Laura : C’est d’autant plus difficile d’arriver à prendre du recul sur les retours professionnels qu’on peut recevoir, parce que chaque illustration est une partie de nous, c’est notre style, c’est très personnel. Parfois, il faut arriver à se détacher de ses créations pour ne pas prendre les critiques personnellement.

La « menace » des nouvelles technologiques

An : Il existe aujourd’hui des applications qui permettent de transformer des photos en dessins en quelques clics.

Récemment, un américain a remporté le premier prix du concours d’art Colorado State Fair grâce à une œuvre entièrement réalisée à l’aide d’un logiciel d’intelligence artificielle.

Est-ce que tu considères tous ces nouveaux éléments comme une menace pour notre métier ?

Laura : Je n’ai pas énormément d’expérience et de recul sur la question, mais je pense que ces outils ont moins de créativité que nous.

Un outil n’a pas d’univers propre. Une image stock, une image créée en un clic par une application, ou faite par une intelligence artificielle, n’a pas de volonté derrière. Qu’est-ce que ça transmet à la personne qui regarde ?

Alors qu’un créateur, un artiste, un illustrateur aura un style à lui et un univers qui lui est unique. Tant qu’il y a cette unicité, ça devrait aller.

La vraie « menace » pour les créatif.ve.s

An : Mis à part les évolutions technologiques, est-ce que tu as une inquiétude pour notre métier ?

Laura : Des fois, quand je donne mes tarifs pour des faire-part ou des cartes d’invitation personnalisées, les gens trouvent que c’est trop cher, alors que je ne fais pas de grosses marges dessus. Peut-être qu’il y a un fossé entre les professionnels du dessin, et le grand public.

Certains illustrateurs, notamment les amateurs, cassent le marché en vendant leur création avec des prix trop bas. Je pense que c’est un danger, car cela crée une mauvaise éducation chez les consommateurs.

Après, au niveau de l’édition, il y a la charte des auteurs et illustrateurs, et d’autres organisations qui essaient de valoriser le métier et de faire en sorte qu’on soit mieux payé. Il y a eu des améliorations qui ont été faites, même si ça reste difficile.

On n’est certainement pas les plus riches. Mais je garde espoir que le métier sera, petit à petit, mieux valorisé, mieux reconnu.

An : J’ai le même constat que toi. Des fois, les particuliers confondent le prix d’une affiche imprimée avec celui  d’une illustration sur mesure. As-tu eu des demandes de travail gratuit, contre de la visibilité ?

Laura : Oui, j’en ai eu. J’ai pu faire ce genre de travail au début. Souvent quand on n’est pas connu, on pense que ça pourrait nous aider à nous améliorer, voire décoller. Mais je ne le fais plus du tout, aujourd’hui.

Cependant, sur les groupes d’auteurs et illustrateurs jeunesse sur Facebook, dès qu’un auteur annonce qu’il a une histoire à faire illustrer, beaucoup d’illustrateurs sont prêts à sauter sur l’occasion et acceptent de le faire, pour un prix ridicule, voire gratuitement.

Je trouve ça triste. Et encore une fois, cela dévalue le travail d’illustrateur.

Les « sujets sérieux » derrière les livres remplis de douceur

Quand les illustrations défendent des valeurs

An : Tu intègres toujours les valeurs d’écologie, de la nature, de la solidarité dans tes livres. Est-ce que c’est une volonté de ta part de porter la mission de sensibiliser les générations suivantes sur ces sujets ?

Laura : Je le fais sans me forcer, j’essaie tout simplement de parler de ce que j’aime.

Je n’ai pas envie de mettre tout sur le dos de la génération suivante, par rapport aux problèmes d’aujourd’hui. Je me dis que s’ils sont plus sensibles à tout ça, peut-être que le monde ira mieux.

Source : Instagram de Laura Hedon

An : Est-ce que la représentation de la diversité (ethnique, morphologique, de genre…) est aussi un sujet demandé par tes clients ?

Laura : Il y a de plus en plus de livres pour enfants qui abordent ce sujet. J’essaie de montrer cette diversité dans mes livres de façon naturelle. On ne m’a jamais obligé dans les contrats, mais je sens que les éditeurs apprécient quand je dessine des personnages de couleur.

Je crois qu’aux États-Unis, la demande est vraiment explicite. Ça se fait moins en France, du moins jusqu’à maintenant.

An : Je trouve qu’il y a un côté délicat quand on aborde les sujets d’actualité. Il est primordial pour des éditeurs et des marques de ne pas tomber dans le greenwashing en voulant porter les valeurs environnementales.

Et c’est pareil pour la diversité culturelle. On voit passer plusieurs publicités qui montrent une personne de couleur juste pour dire : « Hé ho, nous aussi on n’est pas raciste ! » Je pense que ce n’est clairement pas la meilleure façon de faire.

Laura : Non, il faut que ça reste naturel, que ça s’intègre bien dans l’histoire, que ça ait du sens.

Je trouvais que ton projet fictif de pochette de CD est un bon exemple, avec le raisonnement derrière le choix des animaux, ou l’origine de chaque instrument de musique.

J’étais impressionnée par toutes tes recherches ! C’était très inspirant ! Ça m’a donné envie de m’améliorer et de faire des recherches plus approfondies.

Le bagage scientifique dans un métier créatif

An : Je pense que notre bagage scientifique est une force pour la recherche des références pour chaque projet.

Penses-tu que ton bagage scientifique t’a aidé, ou au contraire, t’a freiné dans ton métier actuel ?

Laura : Ça m’a aidé, certainement. Parce que les études dans un domaine scientifique m’ont donné une certaine culture, une certaine méthodologie. Et pour le coup, les histoires que j’ai créées sont vraiment en lien avec les études que j’ai faites.

Et en même temps, c’était un frein parce que tout le chemin a été beaucoup plus long. Je n’avais pas de réseau professionnel, je ne connaissais pas les techniques d’illustration professionnelle au départ. Ça m’a pris deux ans pour avoir mon premier contrat. C’était très long et assez difficile, moralement et psychologiquement.

Le bagage scientifique donne, à la fois, des avantages et des inconvénients.

Si j’avais fait une école d’art, certes, ç’aurait été beaucoup plus rapide, mais je n’aurais pas eu les mêmes idées d’histoires.

An : Je pense que ce serait aussi intéressant qu’on revoit cette question dans dix ans. Aujourd’hui, nous sommes encore très jeunes dans le métier. Nous avons la vision sur le court terme de l’impact de nos études universitaires sur notre métier.

Mais peut-être que nous aurons un nouveau point de vue quand on atteindra une certaine maturité dans le métier.

Laura : Oui, il faut laisser le temps au temps, parce qu’on évolue toujours, et ce serait rigolo de voir où on en sera dans dix ans !

Etre une femme dans le monde d’illustration

An : Certains disent que les femmes sont favorisées dans le monde de l’illustration ; d’autres disent que l’illustration est comme tous les autres milieux, et que ce sont les hommes qui règnent.

Est-ce que le fait d’être une femme illustratrice a un impact sur ton métier ?

Laura : Je n’ai jamais vu le fait d’être une femme comme un frein.

Le milieu de l’illustration jeunesse est effectivement très féminin. Je n’ai pas senti de mise à l’écart, ou de discrimination, mais je n’ai pas vraiment de recul ou d’expérience.

Je pense que l’illustration fait partie des métiers où on est principalement valorisé et jugé par rapport au travail fourni.

Si c’était à recommencer

An : Qu’est-ce qui est le plus important, pour toi, pour débuter dans ce métier ?

Laura : Je dirais qu’il faut bien se renseigner.

Comme je venais d’un autre milieu, j’étais un peu perdue. Si c’était à refaire, j’essaierais de trouver des ressources pertinentes qui peuvent tout de suite me guider.

Avec le recul, je me dis que si j’étais tombée sur une formation comme celle d’Ëlodie dès le début, j’aurais pris moins de temps à démarrer. (Note : la formation mentionnée est « Illustration, l’Atelier » animée par Ëlodie, illustratrice de mode. Nous étions dans la même promo, Laura et moi, et c’était comme ça qu’on s’est connues). Ne serait-ce que pour savoir qu’il faut avoir un site professionnel, qu’il faut avoir un book qui soit homogène et cohérent, et que la présence sur les réseaux sociaux est importante.

An : As-tu des ressources à conseiller à ceux qui veulent se lancer dans l’illustration ?

Laura : Evidemment. Voici mes livres de références :

Pour l’illustration, Il y a le livre Illustrateur jeunesse, un vrai métier de Valérie Belmokhtar. Il peut donner un bon aperçu de ce qu’est le métier, comment on s’y prépare.

Et pour approfondir, il y a Lire l’album de Sophie van der Linden. C’est une analyse des albums jeunesse. Le livre creuse en profondeur pour montrer toutes les subtilités, les rapports texte-image.

Il y a aussi Le contrat dont vous êtes le héros : Comment négocier, seul dans la forêt, avec un éditeur de Martin page & Gwendoline Raisson.

Et pour tout ce qui est tarif, j’avais La facturation pour les pros de Lucie Brunellière.

Ce qui m’a aussi aidé à connaître ce métier, c’est d’aller dans des salons et de discuter directement avec des auteurs et des illustrateurs. Avoir des retours concrets des personnes qui sont déjà dans le métier m’a bien aidé à avancer.

Il y a 5 ans, Laura se rendait sur les salons pour rencontrer les professionnels. Aujourd’hui, elle s’y rend pour tenir son propre stand, en tant qu’auteure. Source : Instagram de Laura Hedon

Les pas d’aujourd’hui…

An : Dans ton travail aujourd’hui, quelle est l’activité qui t’apporte le plus de revenus, et quelle est l’activité qui t’apporte le plus de bonheur ?

Laura : Ce sont les gros contrats avec de grandes maisons d’édition qui m’apportent le plus de revenus.

Mais comme c’est assez lent, parce que ce sont des projets sur plusieurs mois, ça fait du bien de varier, de s’occuper de la boutique, de faire une illustration pour la presse… C’est le côté variation / diversité du métier qui me plaît.

Le projet de Concert-dessiné pour enfants animé par Laura, illustratrice et Louise Augoyard, musicienne. Source : Instagram de Laura Hedon

An : Tu utilises quels canaux pour toucher les clients ?

Laura : Je contacte tous les éditeurs par mail.

Pour les clients particuliers, j’essaie de donner de la visibilité, de parler de ma boutique, de parler des services que je propose, sur Facebook et Instagram, principalement.

Mais j’aimerais bien essayer Pinterest et LinkedIn, surtout pour partager des contenus plus professionnels. J’ai vu que tu partageais pas mal sur LinkedIn, est-ce que tu sens que ça t’apporte de la visibilité ?

An : Au début, j’y allais pour toucher les directeurs artistiques et les maisons d’édition. Mais je me suis vite rendue compte que, mis à part les suivre, je n’ose pas trop aller leur parler.

Par contre, j’ai fait connaissance avec plusieurs entrepreneurs. J’ai eu récemment une cliente qui est aussi entrepreneuse, elle a donc la notion de valeur de la création et de l’artisanat.

Je pense que la présence sur les réseaux peut toujours nous apporter quelque chose, même si ce n’est pas la chose que nous visons au début. Tant qu’on ne tente pas, on ne peut pas savoir.

Laura : Ça se construit aussi dans la durée. Je n’ai pas encore eu de clients directs sur Instagram. Certaines personnes m’ont demandé mes tarifs, mais elles n’ont pas donné suite.

Je me dis qu’on les touche petit à petit en leur montrant notre travail, et le jour où ils ont une idée de projet, peut-être qu’ils penseront à nous plus facilement.

…et ceux du futur

An : Est-ce que tu comptes avoir un.e agent.e d’illustrateur ?

Laura : J’aimerais bien, je n’entends que des choses positives là-dessus. L’agent, c’est quelqu’un qui va connaître tes droits et te défendre. Et de ce que j’entends, en général, les artistes gagnent plus car l’agent ose demander des tarifs à la hauteur de tes valeurs.

Même si j’ai l’impression que c’est un peu élitiste et que ça peut prendre des années avant de trouver un bon agent, j’aimerais bien tenter. Ça pourrait apporter des bonnes opportunités, même à l’international.

An : Est-ce que tu vises l’ouverture à l’international ?

Laura : J’aimerais bien. Ça peut être sympa de varier ! En France, au niveau de l’édition, on n’est pas très bien payé par rapport à d’autres pays, comme l’Allemagne ou les États-Unis…

Ce n’est pas une cible que je vise tout de suite, mais à terme, quand j’aurais un peu de bagages, j’aimerais bien essayer.

An : Est-ce que tu as des projets que tu rêves de concrétiser ?

Laura : J’ai plusieurs projets en tête sur le moyen et long terme.

Je voudrais continuer à faire des livres, à la fois au niveau des histoires et des illustrations, et j’aimerais faire plus de BD.

An : J’espère que ça sera réalisé ! J’attends avec impatience.

A vous, les futurs illustrateur.trice.s, et à vos proches

An : As-tu un conseil pour ceux qui rêvent de devenir illustrateur.ice, et as-tu une chose à partager à leurs  proches, dans le cas où leurs proches sont contre ce choix ?

Laura : Ce n’est pas évident… La clef, pour moi, c’est la persévérance.

Il faut se donner les moyens de réussir et ne pas attendre que ça tombe tout cru dans le bec. C’est un métier où il faut aller vers les autres, beaucoup travailler, avoir de la confiance en soi pour arriver à surmonter ses peurs et ses blocages.

J’aimerais dire aux proches que c’est un beau métier, que c’est important de faire des images qui font rêver et que ça met un peu de positif dans la vie de tous les jours. En tant qu’illustrateur, on a aussi pour mission de rendre le monde plus beau. Et je dirais aussi qu’il faut avoir confiance en leur proche car c’est possible d’en vivre !

Source : Instagram de Laura Hedon

Vous pouvez retrouver Laura sur Instagram laurahedon et sur son site internet laurahedon.com

Vous pouvez trouver les livres de Laura dans les librairies, sur le site de l’éditeur, ou sur d’autres sites comme la FNAC, Cultura, Amazon…

Si vous souhaitez offrir, ou vous offrir des jolies illustrations qui donnent de la joie et de la douceur, allez faire un tour sur la boutique de Laura.

Giveaway

Pour cette première série spéciale sur le blog, je voudrais offrir un colis avec 5 œuvres, venant des chaque invité de cette série spéciale, à une chanceuse ou un chanceux parmi vous.

Si vous voulez participer au giveaway, voici le lien : https://forms.gle/bh3wtK4mvxAxYpB16

Je prévois aussi un cadeau surprise pour chaque participant au giveaway !

Soyez persévérant.e.s & Keep creating!

Tu Ha An

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4 Comments

  • Chloé

    Merci à toutes les deux pour ce très bel échange !! À chaque paragraphe, j’avais envie d’interagir avec vous 🤗 Et, on se donne rdv dans 10 ans pour voir l’évolution ?!

    • Tu Ha An

      Merci Chloé d’avoir pris le temps de lire notre échange. Je suis grave curieuse de tes réactions à chaque paragraphe 😀 Et oui, absolument, on se donne rdv dans 10 ans pour voir notre évolution à nous trois !

  • Huong

    Excellent article avec les aspects que l’on ne connait pas si l’on n’est pas dans le métier. Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir à 5 heures du matin avec un bon café 🙂 Votre article m’a donné la motivation pour commencer la journée.
    Bravo les filles, vous êtes talentueuses et surtout courageuses !

    • Tu Ha An

      Merci à toi d’avoir choisi cet article pour accompagner ton café du matin. Merci à toi pour ton soutien, et pour ces mots d’encouragement.

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