Je ne sais pas (encore) me reposer

Edité par Jo, mon éditrice en cheffe

Je travaille trop. Et je ne sais pas me reposer.

Ou plus exactement, je n’ai aucune difficulté à travailler de façon acharnée, et je ne sais pas m’arrêter avant l’épuisement.

Si vous avez lu l’article Mon arme secrète pour la productivité créative, vous savez que je commence à insérer des mini-repos dans mon planning et que je suis assez méthodique sur la gestion du temps de travail.

Mais un souci construit en 20 ans ne peut pas être résolu en 2 ans de prise de conscience.

Contrairement à ce que vous avez l’habitude de lire sur le blog, cet article ne propose ni outil, ni solution, car moi-même, je n’ai pas encore trouvé de méthode adaptée.

Le repos me stresse

Dans mes souvenirs, pour des raisons d’éducation et culturelles, le repos entraînera forcément des disputes, des punitions, ou de l’humiliation.

Aujourd’hui, le repos « volontaire » me rend plus anxieuse que la deadline d’un projet client.

Je sais qu’il faut que je me repose !

Ou plus exactement, c’est mon corps avec son système d’alarme constitué de migraines, de tendinites, de lumbagos, de brûlures d’estomac… qui me fait comprendre cela.

J’étais têtue, mais j’ai dû admettre que mon corps avait raison, après les 2 fois où il m’a envoyé aux urgences.

« Il faut juste te reposer ! » La phrase qui me stresse le plus

Après le 2eme passage aux urgences, j’ai changé de voie professionnelle.

Je suis complètement épanouie dans mon travail actuel, le métier de mon rêve : illustratrice.

Mais comme beaucoup d’autres freelances, puisque je suis heureuse de travailler, c’est d’autant plus facile d’augmenter la charge de travail.

Je croyais être Wonder Woman. Mais mon corps me rappelle que ce n’est pas le cas.

Quand une personne, avec toute bienveillance, me dit : « Il faut juste que tu te reposes ! », je me sens anxieuse, je me culpabilise de ne pas réussir une chose si évidente, et je me sens encore plus enfermée dans mon problème.

« Une pause » n’est pas encore une notion que mon cerveau peut accepter sans avoir peur.

Vous voyez les gens qui ont vécu dans la pauvreté trop longtemps et le jour où ils ont de l’argent ils ont du mal à dépenser ?

Ils ont peur de mal dépenser, de gaspiller, ils ont peur que l’argent s’envole du jour au lendemain, alors qu’il n’y a pas de raison.

Dans mon cas, c’est le temps que je n’ai jamais eu avant, quand je devais dessiner en cachette, gratter quelques minutes par ci par là pour créer, ou abandonner des idées par manque de temps.

Maintenant que je dispose d’un peu plus de temps, j’ai peur de le gâcher.

« Forcer » l’enfant à se reposer

Vous voyez les petits enfants qui pètent un câble quand ils sont fatigués ?

Je suis pareille.

Quand je suis fatiguée, je craque. Je me sens énervée de mon incapacité d’estimer la charge de travail. Je me sens déçue du travail pas fini. J’ai honte de tomber dans la détresse.

J’ai observé chez mes amis, qui sont devenus parents, que la méthode qu’ils appliquent pour calmer l’enfant est de lui demander gentiment de ranger ses jouets et de l’accompagner au lit.

Alors, j’ai donné l’autorisation à Romarin de confisquer mon ordinateur et j’ai décidé de… partir au Canada pendant un mois entier !

Quand vous lirez ces lignes, je serai sûrement déjà dans un avion qui décolle pour Montréal.

J’avais voulu…

J’avais voulu planifier la publication d’une vidéo YouTube pour aujourd’hui, mais je n’ai pas eu le temps de faire le montage…

J’avais voulu écrire une Creati’letter qui s’enverra automatiquement à la fin du mois, mais je n’ai pas eu le temps de la taper sur ordinateur…

J’avais voulu…

De toute façon, mon ordinateur est confisqué.

Je serai certainement stressée à l’idée de me reposer.

Mais cette décision radicale me prouvera qu’il n’y aura plus de conséquences négatives si je me repose, que je survivrai mentalement sans travailler, et que si mes créations apportent de la valeur à celles et ceux qui les découvrent, vous serez toujours là, ici, sur le blog, et sur YouTube, et sur Instagram.

Enfin… j’espère 😁

Donc, vous avez compris, le blog prend des vacances d’été. Les nouveaux articles reviendront en septembre avec le même rythme : le 5 et 15 tous les mois.

J’espère que vous réussirez à vous accorder le repos que vous méritez.

En attendant…

Keep creating!

Tu Ha An

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